- 144 pages
Cote : RC 86.3 L414d 2024
Relations personnel médical-patient ; Accommodement raisonnable - Québec (Province) ; Communication en médecine d'urgence ; Communication interculturelle - Québec (Province) ; Patients - Droits ; Pluralisme religieux
Une salle d'urgence est un des rares lieux ayant une portée universelle dans notre société contemporaine dite fragmentée. Les portes des urgences sont toujours ouvertes, jour et nuit, et reçoivent des centaines de personnes qui interagissent quotidiennement, chacune ayant des valeurs et des croyances propres. Les soignants d'urgence s'engagent quotidiennement auprès des patients à gagner leur confiance, qu'ils sollicitent au travers de leurs paroles et de leurs gestes. Pour des infirmières et des médecins d'urgence, les efforts fournis tous les jours ont pour objectif de viser le bien-être du patient, peu importe les valeurs de celui-ci. L'éthique du dialogue qui est au cœur des pratiques d'accommodement au sein des établissements publics réside, entre autres, dans l'importance accordée à la délibération et à la discussion qui naissent de la rencontre entre des personnes. Or, que se passe-t-il lorsque le temps devient une denrée rare? Comment, en tant qu'agent public, en arrive-t-on alors à harmoniser des différences lorsque l'on travaille dans un service--par exemple une salle d'urgence--où le temps est compté et garant de la sécurité des patients? La présente enquête s'intéresse en ce sens aux réponses concrètes que des soignants d'urgence apportent quotidiennement aux enjeux liés au pluralisme des valeurs--religieuses, culturelles ou linguistiques. L'idée principale défendue dans la présente étude est la suivante: il existe une harmonisation pratique du pluralisme des valeurs dans une salle d'urgence, en ce sens où l'infirmière et le médecin d'urgence semblent prêts à accommoder un nombre important de différences liées au parcours de vie des patients, ayant pour principales limites des contraintes pratiques, telles que les ressources matérielles, temporelles ou humaines. Vouloir bien soigner le patient justifie le fait qu'on va accommoder et désirer satisfaire les attentes ou les demandes de celui-ci quant aux valeurs religieuses ou culturelles.
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